Monument aux morts

   Le 7 septembre 1920 une souscription publique est demandée pour l’érection d’un monument commémoratif destiné aux morts de la guerre 1914-1918. 3300 francs sont donnés au percepteur de Mortagne. Un traité de gré à gré avec M. Chubilleau, marbrier (53, rue Sainte Blaise, à Alençon) est signé. Il s’engage à fournir à la commune de Courgeon un monument en granit belge, conforme au croquis. Portant un pilier, sur 4 faces de socles sur lesquels seront inscrits le nom des morts. Croix en relief ploie, 4 bornes du même granit avec chaînes en bronze, gravure. La commune se charge du transport de la gare d’Alençon à celle de Mauves-sur-Huisne, et du camionnage de Mauves à Courgeon.

 

 

   Liste des morts de 1914-1918, gravés sur le monument

 

   H. AUBERT – L. CAGET – W. CLIN – C. DAVOUST – E. DEBRAY – M. DEBRICON – Ad. ESNAULT – Ade. ESNAULT – A. FERMY – C. GUERIN – A. LOUVEAU – L. LUCIEN – C. MAUGUIN – A. PENON – E. PEUVRET – E. PINAGOT – L. ROUSSEAU – P. VILLETTE – L. ZEPHIR.

 

 

   Liste des morts de 1939-1945, gravés sur le monument

 

   Henri DOLLIANT, décédé en captivité à Nippe (Allemagne), le 15 avril 1942.

   Maurice GUILLON, tué au bombardement de Veules-les-Roses (Seine-Maritime), le 12 juin 1940

Fête Patriotique

   Remise des drapeaux aux A. C.-P. G. le samedi 18 mai 1947.

 

   Les anciens combattants et les prisonniers de guerre ont célébré, dimanche dernier le 18 mai 1947, leur fête annuelle qu’ils ont voulu faire coïncider cette année avec la remise des drapeaux à leur Société respective.

 

   A 11 heures, les A. C. et les P. G., les membres du Conseil municipal et les enfants de l’Ecole sont rassemblés dans la cour de la Mairie. Peu de temps après, M. le général BONNASSIEUX, assisté de M. l’abbé BOULAY, président cantonal des P. G., arrive, salué par la sonnerie « Aux Champs ». Reçu par MM. DEBRAY, maire et LANDE, président des P. G. de Courgeon, le général salue les membres des deux Sociétés.

 

   Puis les membres du Conseil municipal lui sont présentés, et M. le Maire, en quelques mots, lui souhaite une bienvenue cordiale et respectueuse parmi sa population.

 

   Les drapeaux, qui étaient en Mairie, sont alors descendus par des auxiliaires et entourent le général. Des degrés de la Mairie et face aux combattants et prisonniers, le général BONNASSIEUX prononce une magnifique allocution où il rappelle les peines et les souffrances des combattants des deux guerres, suscitées par la même voisine pour supprimer le sentiment de liberté chère aux Français.

 

   Après avoir rappelé les consignes d’union indispensable au combat comme à l’arrière, le général insiste sur les deux mots qui sont brodés en lettres d’or sur le drapeau : « Honneur et Patrie », et demande à ses frères d’armes d’y être toujours fidèles.

 

   Puis le Général procède à la remise des deux drapeaux aux Présidents des Sociétés, qui les transmettent à leurs porte-drapeaux, tandis que retentit la sonnerie « Au Drapeau ».

Le cortège, emmené par clairons et tambours, se rend à l’Eglise pour assister à l’office religieux célébré à la mémoire des enfants de Courgeon morts au cours des deux guerres. Une place d’honneur est réservée aux deux drapeaux des A. C. et des P. G.

 

   L’office est célébré devant une nombreuse assistance. A l’issue de cette cérémonie, les nouveaux étendards sont bénis, et M. l’abbé BOULAY, en termes émouvants, demande à ses aînés et à ses camarades de remercier le Seigneur de cette journée d’allégresse et d’honorer leur drapeau symbole de leur foi et de leur liberté.

   L’office terminé, l’assistance se rend au Monument aux Morts, où a lieu la bénédiction d’une plaque commémorative de deux enfants de Courgeon morts au cours du dernier conflit. Dans une brève allocution, M. le Maire exalte la mémoire des vingt et un enfants de la commune, en demandant aux survivants de ces deux cataclysmes d’être, à l’exemple des meilleurs de leurs camarades qui sont tombés pour la vie de la Patrie, des martyrs du devoir. Une minute de silence, au cours de laquelle retentit la sonnerie « Aux Morts », est observée et des gerbes déposées au pied du Monument.

 

   Le cortège se dirige alors à la Mairie, où sont déposés les drapeaux. La dislocation a lieu, mais conseillers municipaux, A. C. et P. G. se retrouvent au vin d’honneur qui leur est servi.

 

   Une cinquantaine de convives se rassemblent enfin autour du Général, qui préside le banquet fraternel. Chants, historiettes sont interprétés à tour de rôle par quelques invités. Des toasts sont portés par le Général, les Présidents des Sociétés, et achèvent cette radieuse journée, dont chacun garde un excellent souvenir.

 

   On ne saurait trop remercier les organisateurs de cette journée et les bonnes volontés qui ont contribué à son succès.