La Chippe

   Petit cours d’eau orienté N.O.-S.E., qui prend sa source au Pissot, au pied du versant Nord de l’éperon de Mortagne, coule ensuite vers le sud, en baignant les agglomérations du Val, de Loisé, rattaché à Mortagne, les communes de Loisail, de Courgeon, de Mauves et de Comblot, où il se jette dans la rivière l’Huisne, au lieu dit < Les Rues >, après un parcours d’environ douze kilomètres, et pour une largeur moyenne d’environ deux mètres.

La Chippe se jette dans l'Huisne au lieu-dit "les Rues" à Comblot

   La rivière la Chippe avait, à l’origine, un débit assez abondant, puisque se sont établis sur son parcours les moulins du Val, moulin du Pré, moulin de Radray, moulin de Boivin, sur Loisail ; moulin de Boisard et Moulin-Neuf, sur Courgeon ; (Pitard, 1866 – Mauves possédait un moulin à blé, dit : de Batrel, sur la Chippe).

   Cette source, aujourd’hui très diminuée, l’est surtout par la captation de ses eaux pour l’alimentation en eau potable de la ville de Mortagne, ce qui a sans doute entraîné, en premier lieu, la disparition du moulin du Val.

 

   Fort heureusement, de nombreuses sources jaillissent dans la région de Loisé, qui assurent ainsi un débit plus important à la rivière, ce qui a permis aux moulins en aval de pouvoir subsister pendant de nombreuses années, mais ils disparaissent maintenant les uns après les autres.

 

   La présence de tous ces moulins explique que la rivière < La Chippe > suit un cours d’eau forcé, c’est-à-dire que son lit actuel a été créé de mains d’hommes.

 

   On constate, en effet, que depuis le hameau de Loisé, en amont du Moulin-du-Pré, jusqu’en aval du Moulin-Neuf, la rive gauche de ce cours d’eau est constituée par des digues qui maintiennent celui-ci en dehors du thalweg, où devrait s’établir son lit naturel.

   Après des recherches, aux Archives départementales, il apparaît que ce cours d’eau appartenait aux moines de la Chartreuse du Val-Dieu jusqu’à la Révolution de 1789. Il a été aménagé, par leurs soins, pour servir plusieurs moulins et, pour cela, il a été établi des retenues à main d’homme, en faisant progresser le cours d’eau sur une légère hauteur, à partir du moulin du Pré, en passant par le moulin de Radrets, le moulin de Boisard et le Moulin-Neuf, près de Courgeon. A partir de cet endroit, le cours d’eau reprend son lit naturel, en suivant le fond de la vallée, n’alimentant plus aucun moulin.

Chute d'eau au moulin de Boisard

   Cette rivière était donc, en quelque sorte, hors du droit commun, puisque appartenant à des particuliers, tout d’abord le monastère du Val-Dieu, ensuite les propriétaires successifs des moulins.

 

   En raison de cet état de choses, il a été formé, en 1925, un Syndicat des riverains, ayant pour objet, l’entretien et la surveillance de ce cours d’eau et aussi l’abandon des droits de chaque moulin sur ledit cours d’eau avec, en contre-partie, la propriété des rives, la moitié du lit du cours d’eau et, par conséquence, l’entretien, par chaque riverain, des longueurs de rives qui le joignent, donnant ainsi à chacun le droit au cours d’eau qu’il n’avait pas auparavant.

 

   De cette façon, cette rivière rentrera dans le droit commun régissant les autres cours d’eau et pourra ainsi maintenir son état de bon entretien, avec l’assurance de procurer de l’eau à tous les usagers.

 

   Aucune des rivières du Perche ne se fait remarquer par la force de son cours d’eau ; la Sarthe n’ayant été canalisée que dans une contrée assez éloignée du Perche. Elles sont néanmoins d’une grande utilité aux pays qui leur donnent naissance, puisqu’elles fertilisent les contrées où elles passent, font mouvoir les usines, répandent sur leurs rives la fraîcheur et la vie, en même temps qu’elles contribuent à donner au sol un aspect plus pittoresque ; elles renferment dans leurs lits une quantité des plus délicieux poissons qu’on chercherait vainement dans plusieurs fleuves renommés de l’Empire.

La Chippe à Ronel

   En 1572, M. Jean ABOT, meunier du Moulin-Neuf, assigna une rente de cent livres, en faveur du couvent de Saint-François de Mortagne.

 

   Projet de construction du pont et du barrage le 4 juin 1858.

 

   Demande d’autorisation d’établir un barrage sur la Chippe de la part de M. GUERIN Michel-Désiré demeurant au Petit-Bourgis parcelle C184 le 25 avril 1858.

 

   Demande présentée par les sieurs Edouard-Jean-Antoine et Albert-Alexandre BERTRE, à l’effet d’être autorisés à établir sur la rivière de la Chippe un barrage avec pale mobile pour l’irrigation d’un pré qu’ils possèdent dans la commune de Courgeon, au lieu dit la Pigeardière le 10 novembre 1857.

Pont sur la Chippe à la Pigeardière

   La délibération prise le 6 juillet 1884 par le conseil municipal de Courgeon à l’effet d’obtenir, dans le lit de la rivière la Chippe un barrage destiné à créer la retenue d’eau nécessaire à l’alimentation d’un lavoir public.

 

   30 octobre 1886 – Rivière la Chippe – Présents : CAGET, maire ; BRETON, adjoint ; PHILIPPE, meunier au Moulin-Neuf pour l’autorisation de la construction d’un lavoir public sur la rive droite de la Chippe (17 janvier 1885).

Lavoir, Chippe et Pont

   22 septembre 1868 – Barrage d’irrigation par Désiré GODDE sur la Gironde

La Gironde se jette dans la Chippe à Voré