Fête des cloches

   La municipalité accepte le legs de 30.000 francs de la veuve PROVOST, née Anna Marie-Louise LEMOINE, dans sa séance du 22 juin 1945 pour acheter deux cloches à placer dans la tour de l’église dans les deux ans après son décès. Cette opération nécessite la restauration du beffroi.

 

   Acte de décès de Mme veuve PROVOST

10 mai 1945 à 11h45 est décédée, 42, rue de Bellême, Marie-Louise Anna LEMOINE, née à Courgeon le 4 décembre 1872, rentière, fille de Jean-François LEMOINE et de Marie-Louise LEPOIVRE époux décédés, veuve de Pierre, André, Arsène PROVOST domiciliée à Courgeon. Dressé le 11 mai 1945, 8h45, sur la déclaration de Arsène PROVOST 56 ans, mécanicien domicilié en cette commune, fils de la défunte qui lecture faite à signé avec nous Jules GOUPY, maire de Mortagne au Perche, médaillé militaire et croix de guerre suivant les signatures.

   L’acte de décès a été transmit le 2 août 1945 à 17h30, par nous Maurice DEBRAY, maire de Courgeon.

   Le 28 janvier 1946, la commune prend connaissance d’un devis présenté par Louis BOLLEE et fils, fondeurs de cloches à Saint-Jean de Braye (45) près d’Orléans, pour la fabrication de trois cloches d’un poids de 1340 kilogrammes. L’unique cloche de l’église, fondue en 1824, sera refondue afin d’être mise en accord Fa, La, Do avec les deux autres. Le devis est accepté le 15 février suivant. Le legs de 30.000 francs et une souscription communale réunissent la somme de 157.110 francs représentant le montant du devis.

 

   Les trois cloches devaient être bénites le 10 novembre 1946 en présence de Mgr Octave PASQUET, évêque de Séez selon les inscriptions gravées sur les cloches. Mais des travaux furent nécessaires pour leurs installations dans le beffroi. Ces derniers furent exécutés par M. BEQUET, charpentier à Courgeon sous la conduite de M. LAGRANGE, architecte.

Mgr PASQUET est accueilli par Maurice DEBRAY, maire, l'abbé Raymond SIMON et la population

La procession se rendant à l'église

   Les cloches sont bénites le dimanche 21 septembre 1947 au cours d’une grande cérémonie par l’abbé Raymond SIMON, curé de Saint-Mard-de-Réno et desservant de Courgeon, en présence de Mgr Octave PASQUET, évêque de Séez, et d’une grande partie de la population locale.

 

 

   Grosse cloche

 

   « Charlotte-Marie-Jeanne »

 

   L’an de N.S. J-.C. 1946, le 10 novembre, j’ai été bénite par S. Exc Mgr Gustave Pasquet, évêque de Sées, Mr l’Abbé Raymond Simon, curé de St Mard de Réno étant administrateur de Courgeon, et M. Maurice Debray, maire. J’ai eu pour parrain le Dr Camille Brisard et pour marraine Dame Léa Caget, veuve d’Edmond Villette.

 

   Bénite en 1824, j’ai été refondue en 1946 pour servir d’aînée à mes deux sœurs Anne et Jacqueline

 

 

   Deuxième cloche

 

   « Anna-Rejeane-Raymonde »

 

   L’an de N.S. J.-C. 1946 le 10 novembre, j’ai été bénite par S. Exc Mgr Gustave Pasquet, évêque de Sées, Mr l’Abbé Raymond Simon, curé de St Mard de Réno étant administrateur de Courgeon et M. Maurice Debray, maire. J’ai eu pour parrain Raymond Debray et pour marrainr Dame Rejeane Feuillard, épouse de M. Gaston Ritouet. J’ai été offerte par Dame Anna Lemoine, veuve d’Arsène Provost, avec la participation de la commune de Courgeon

 

 

   Troisième cloche

 

   « Jacqueline-Bernadette-Ernestine »

 

   L’an de N.S. J.-C. 1946 le 10 novembre, j’ai été bénite par S. Exc Mgr Gustave Pasquet, évêque de Sées, Mr l’Abbé Raymond Simon, curé de St Mard de Réno étant administrateur de Courgeon et M. Maurice Debray, maire. J’ai eu pour parrain Bernard Debray et pour marraine Mlle Jacqueline Provost. J’ai été offerte par Mme Anna Lemoine, veuve de Arsène Provost, avec la participation de la commune de Courgeon

 

   Les cloches furent fondues par M. Louis BOLLEE et ses fils fondeurs de cloches à Orléans.

   Article du journal Le Perche en 1947

 

   COURGEON. – M. LE MAIRE NOUS PRIE D’INSERER :

 

   Dimanche 21 septembre, Courgeon était en fête, Mgr Pasquet, Evêque de Sées, bénissait trois cloches qu’une personne généreuse, avec la participation d’une souscription communale, avait eu l’initiative d’offrir. Le succès de cette cérémonie fut complet. Le soleil, boudeur le matin, vint dissiper dans l’après-midi, par ses rayons radieux, tout nuage qui aurait pu ternir les merveilles de ce jour. La foule, qui devait être considérable d’après les prévisions, emplissait l’église trop petite. Bon nombre d’assistants furent contraints même de rester dehors, au grand regret des organisateurs.

 

   Devant tant d’enthousiasme, témoignage très sûr de sympathie qui récompensait la peine des plus laborieux, comment rester insensibles ?

 

   Aussi, nos remerciements iront tout d’abord à ceux qui ont honoré de leur présence ce baptême de cloches, attendu et préparé depuis si longtemps. Merci également aux donateurs qui ont contribué à augmenter le montant de notre souscription et permis par-là même, de mener à bonne fin l’œuvre entreprise.

 

   Merci plus particulièrement aux parrains et marraines qui, par leur généreuse offrande, ont offert de somptueux vêtements liturgiques.

 

   Merci aussi aux jeunes gens et jeunes filles de l’aide efficace et du précieux concours qu’ils ont apporté dans la tâche qui leur était dévolu.

 

   M. le Maire, au nom de M. Lagrange, architecte, et en son nom personnel, adresse ses remerciements et ses félicitations à M. Béquet, charpentier, et à ses employés pour le travail exécuté au beffroi.

 

   Il remercie enfin toutes les personnes qui, par leur esprit d’union, leur bonne volonté, leur goût délicat, ont coopéré aux travaux de décoration du bourg, qui suscitèrent l’admiration de tous ceux qui l’ont visité.